ça se fait ou pas ?

Je suis rentré hier matin. Aujourd’hui, je ressens un peu l’appel du vélo. Ce n’est pas tellement la route qui me manque mais plutôt la rencontre de tous ces gens avec qui on a discuté pendant une pause, tous ces gens qui nous ont aidés, proposé un hébergement, ou même tous ces gens qui ont eu un sourire un notre passage.

Ces gens font partie d’un monde gentil et généreux dont on a oublié même l’existence à cause d’une fermeture d’esprit opérée par les médias et automatiquement assimilée par le peuple lui-même à défaut de vérifier par lui-même l’information.

En voyageant, on a forcément besoin à un moment ou un autre d’une aide extérieure et c’est là qu’il faut dépasser toutes ces limites qu’on s’est auto-imposées :

“est-ce que ça se fait ou pas ?”
Peur de l’inconnu, peur d’aborder, peur de déranger….

Ces questions, ces craintes de l’homme envers l’homme, nous avons littéralement roulé dessus. On s’est volontairement “mis en danger”. Simplement sonner à une porte pour chercher de l’eau, notre chemin, ou demander un bout de jardin ou un abris pour la nuit. Alors nous répondons :

“OUI, ça se fait !”

Et l’échange se fait le plus souvent dans les deux sens. On nous apporte le confort d’un café, une bonne douche, un lit voire même une bonne soirée improvisée… et nous partageons nos histoires, discutons, débattons, rigolons comme entre amis avec de parfaits inconnus. L’argent n’a pas sa place dans ce genre d’interactions et le meilleur moyen pour nous de redonner cette gentillesse et cet accueil, c’est d’agir simplement, sans règles de bonne conduite et surtout ne rien refuser par politesse.
-“Voulez-vous un café, prendre une douche, avez-vous besoin de quelque chose ?”
Nous répondons systématiquement : -“OUI”
Jamais nous n’avons refusé par politesse du genre :
-“Non merci, on a tout. On ne veut pas vous déranger.”
Je ne comprends pas ce concept. Des personnes heureuses de pouvoir être utiles, heureuses d’aider et de faire une bonne chose. Si nous avions refusé, nous n’aurions jamais vraiment rencontré ces gens qui nous ont accueillis. Sans un café, jamais nous n’aurions eu ces discussions passionnées et jamais nous n’aurions pu nous apercevoir à quel point nous sommes tous semblables et sensibles à l’échange, à l’humour et aux sourires.

Oui, nous aurions pu aller au camping comme tout le monde. Oui, nous profitons d’un hébergement gratuit et recevons beaucoup sans échange monétaire. Peut-être que nous ne sommes que deux radins qui veulent profiter de la gratuité. Mais pour ceux qui pensent ça, aller donc demander l’avis à tous ces gens qu’on a rencontré…si vous osez poser la question bien sur parce que peut-être que cela ne se fait pas.

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